En lisant le chapitre « déchiffrage de partitions » vous devriez comprendre toute la logique du programme

Mais tout d’abord, rappelons que la méthode COLIN, facilite l’apprentissage tout en proposant un démarrage de grande qualité au niveau des habitudes pianistiques.

Les 6 premiers mois sont très importants en pédagogie, et la méthode COLIN vous permet de vous passionner dès le départ et en même temps vous apporte des habitudes d’apprentissages très efficaces. Plus vous progressez,  plus vous comprenez que vous gagnez beaucoup de temps grâce à certaines logiques qui y sont développées.

Si vous voulez vous donner toutes les chances d’aller loin dans un maximum de styles, évitez de choisir n’importe quelle pédagogie qui vous enseignera des bases très gênantes pour la suite comme par exemple, des mauvaises habitudes rythmiques ou des mauvaises façon de repérer visuellement une partition.

« Apprenez à regarder autrement la partition »


Quand vous êtes au niveau pour déchiffrer une partition de piano, vous devez apprendre à trouver la tonalité et repérer les techniques pianistiques que vous connaissez et ensuite repérer les passages à travailler à part. Ceci pour vous éviter de perdre du temps. (Cela prouve que le solfège ne suffit pas et surtout qu’il faut assembler plusieurs connaissances ou expériences en même temps). Mais attention, d’autres étapes sont à développer en amont avant d’arriver à cela, et ce sont elles les plus importantes qui sont rarement enseignées. (Tout est vu pratiqué progressivement dans les 5 premières séries).

Les qualités indispensables pour être bon en déchiffrage de partitions

Parfois des personnes croient qu’il suffit d’apprendre à lire les notes pour savoir déchiffrer des partitions de piano, comme je dis souvent « la musique ne se lit pas comme un journal ».

Et comme je dis aussi assez souvent, « s’il suffisait d’être bon en solfège, tout musicien pratiquant un autre instrument comme la trompette, le saxo, ou la clarinette pourrait se mettre devant un piano et déchiffrer une valse de Chopin en quelques minutes».

C’est là que l’on comprend qu’il faut mettre en place une vraie progression pianistique et voici en détail ce qui est indispensable à développer pour obtenir une vraie expérience dans ce domaine:

Au piano, à la main gauche :

  1. Maîtriser de nombreux automatismes.
  2. Savoir effectuer des déplacements rapides (une main précise et une bonne gestion des yeux)
  3. Avoir une bonne dextérité, des bons écartements et avoir développé sur de nombreux morceaux des doigtés logiques.
  4. Savoir plaquer rapidement des accords, la gestion des yeux est également importante, et votre efficacité dans vos changements d’accords dépendra aussi des doigtés utilisés.
  5. L’attaque des notes, et la façon d’aborder la main gauche, dépendront du style de chaque morceau.

Au piano, à la main droite :

  1. Les doigtés et les déplacements logiques sont les plus importants et ensuite, comme à la main gauche, la dextérité et les écartements.
  2. Le plaquage d’accords grâce à des bons doigtés, des bonnes positions de la main, et une bonne gestion des yeux pour les déplacements rapides.

Au niveau du solfège, tout est important, mais voici l’indispensable :

Au minium :

  1. La lecture rapide des notes.
  2. La lecture des notes superposées.
  3. et surtout la reconnaissance rythmique car sans cela, la mélodie n’a aucun sens.

Ensuite :

  1. Savoir reconnaître la tonalité d’un morceau
  2. Maîtriser toutes les tonalités majeures et mineures (dans ce domaine, plus on approfondie plus on est efficace, par contre il faut réellement avoir une méthodologie car il ne suffit pas de savoir monter ou descendre les gammes dans toutes les tonalités, il faut largement davantage d’étapes et de recherches afin d’obtenir un côté naturel dans chaque tonalité). Dans notre programme, ce domaine commence à être développé à partir de la série 6.
  3. Lire les notes superposées ne signifie pas reconnaître l’harmonie et pourtant il faut savoir le faire et le rapidement possible, et j’allais dire, le plus naturellement possible également. Il faut donc savoir lire les notes superposées mais aussi les reconnaître en tant qu’harmonie.
  4. Les dièses, les bémols et les bécards (altérations ou non altération lorsqu’il s’agit du bécard) peuvent s’alterner dans les partitions et il faut apprendre à ne pas se faire piéger dans ce domaine. En effet, il faut tout de suite traduire ce que l’on voit, c’est-à-dire une note altérée ou pas, une altération qui change à l’intérieur d’un accord etc. en l’appliquant tout de suite sur l’instrument.

Tous les signes concernant les reprises et les nuances sont indispensables.

Solfège, coordination et rythme :

La coordination des deux mains est indispensable et elle s’acquière dans le programme 1ère année surtout grâce aux automatismes développés à la main gauche. Ensuite, toujours à la main gauche, à partir de la série 5, commence l’alternance des basses et des accords.
Les mélodies à la main gauche commencent dans la série 4 avec aussi des lignes de basses.

Par contre la coordination rythmique, c’est encore autre chose :
En effet, avoir des automatismes et savoir lire le solfège ne suffisent pas pour appréhender des rythmes qui varient dans chaque mesure soit à la main gauche, soit à la main droite.
Il faut donc une progression logique qui amène le musicien à se préparer aux changements rythmiques à la main gauche et à la main droite, c’est ce que j’appelle la coordination rythmique.

Cette progression est abordée également dans la série 6 mais sera beaucoup développée dans la série 7.
Enfin, dans ce domaine de « coordination rythmique », il peut y avoir des variantes qui accentuent les difficultés comme un long déplacement dans une main, des notes altérées, des accords plaqués, un passage de notes très rapide etc.

Vous voyez, seulement dans ce chapitre, les combinaisons peuvent être multiples.

Apprendre à regarder la partition d’une autre façon
Enfin le plus important après ces connaissances indispensables, avant de démarrer la lecture du morceau, il faut penser à maîtriser la tonalité du morceau, avoir une méthodologie pour repérer les difficultés (rythmique, déplacements, les harmonies, les notes rapides, les écartements, les passages « coordinations rythmiques » et les pièges s’il y en a avec les notes altérées. Ceci, est donc une technique que je vous dévoile concernant la façon de voir la partition de piano quand on est débutant, il y en a d’autres encore et surtout ce sont toutes les étapes que j’ai détaillé qui amènent à maîtriser tous ces critères qui vous permettront d’être bon en déchiffrage de partitions de piano.

Conclusion

On pourrait se dire, s’il faut apprendre tout cela pour être musicien, j’arrête avant de commencer.
Fort heureusement, la méthode COLIN propose un programme musical qui vous fait progresser dans ces directions avec une grande logique, mais en fait, tout le long du programme, vous développez ces habitudes et ces qualités pianistiques indispensables grâce à des morceaux variés dans de nombreux styles avec, j’espère des mélodies agréables et ceci dès les premières séries.

Si vous lisez le chapitre concernant le programme 1ère année, vous prenez conscience que chaque morceau a un rôle pédagogique même les petits rocks qui développent une gestion des yeux intéressante grâce à des déplacements très courts mais rapides.
Par conséquent, ces explications concernant le déchiffrage de partitions sont surtout là pour vous aider à comprendre afin de vous informer qu’il ne faut pas non plus demander de la magie, et dans tout apprentissage, il doit y avoir de la logique, et quand les personnes ne sont pas informées elles se mettent à douter de leur progression.
En effet, si l’élève s’étonne de ne pas pourvoir déchiffrer seul des partitions classiques alors qu’il n’en est qu’aux séries 3 ou 4, cela peut le faire douter, il doit savoir exactement estimer son niveau tout simplement en connaissant les programmes de la 1ère et de la 2ème année.
Mais il doit surtout comprendre que le déchiffrage de partition de piano demande une préparation spécifique qui fait appel à de nombreuses qualités, et c’est la raison pour laquelle que j’ai voulu détailler tout cela.

Ces informations vous permettent donc de comprendre la logique de la méthode ainsi que les objectifs.
ET comme je dis aussi très souvent « il y a une grande différence entre un recueil de partitions et une méthode et il ne suffit pas d’expliquer un morceau pour dire que c’est de la pédagogie, parce que le plus important c’est qu’il y ait une liaison logique entre chaque morceau que l’on apprend parce que le chemin doit être clairement tracé ».

Enfin, pour les élèves c’est très important car «quand on sait on l’on va » c’est à mon avis plus intéressant et savoir «pourquoi on apprend telle technique ou tel morceau» c’est plus motivant.

Souvent quand un musicien nous dit « j’ai 5 ans de piano » ou j’ai « 8 ans de piano » et même « 10 ans de piano », on peut être impressionné et pourtant tout est relatif. Déjà, avant l’âge de 10 ans, la plupart du temps, les premières années n’ont pas été très efficaces. Ensuite, si la personne a arrêté longtemps après ses années d’apprentissages, elle a certainement beaucoup perdu et si enfin, cette personne réussissait les morceaux parce qu’elle les travaillait durant de nombreuses semaines, cela signifie qu’il y avait beaucoup de « par-coeur » même si elle savait lire le solfège. Et bien dans tous ces cas, il y a beaucoup de pertes techniques, certainement beaucoup d’oublis de morceaux et enfin des difficultés à savoir jouer sans un guide les anciens morceaux et ensuite, à déchiffrer seule des nouvelles partitions de piano. Beaucoup vont certainement se reconnaître dans ce shéma et ce n’est pas de leur faute, c’est la pédagogie qui est en cause, rien d’autre. Et je trouve cela très dommage de passer des heures, des mois ou même des années pour se rendre compte qu’une grosse partie de cet apprentissage a disparu. Par contre ce qui est rassurant, c’est que la méthode COLIN permettra à ces personnes de retrouver rapidement des marques et elles progresseront évidemment beaucoup plus vite que des débutants. Et la première satisfaction pour ces personnes, ce sera cette fois-ci de savoir garder les acquis et la deuxième, ce sera rapidement de trouver une certaine autonomie musicale et la possibilité de revoir leurs anciens répertoires.

En résumé, une personne qui vous dit « j’ai 5 ans de piano derrière moi », il faut savoir que si elle a appris en tant qu’adulte, elle a peut-être mieux gardé ses acquis. Tout cela dépend donc de la période d’apprentissage et de la façon dont elle a appris. C’est pour cela qu’il faut se méfier des « idées reçues », chapitre que je vous invite à lire également.

Enfin, on n’imagine pas assez que le fait de passer 6 mois ou un an à apprendre avec des mauvaises habitudes c’est déjà très long et que c’est même très handicapant par la suite. En effet, c’est très difficile d’oublier les mauvaises habitudes surtout quand elles ont bâti notre apprentissage.